[Véloscénie] J6 et 7: de Chartres à Nogent-le-Rotrou, de la Beauce au Perche

Nous voici arrivées aux étapes 6-7 de notre périple avec un passage par la Beauce et le Perche. C’est notre dernière étape en Eure-et-Loir. Si vous avez loupé les précédentes, rendez-vous en fin d’article pour un lien direct vers les étapes 1 à 5.

Et nous revoilà parties, toujours à vélo, à partir de Chartres, l’endroit où je vous avez laissé la dernière fois.

Etape 1: Chartres -> Illiers Combray

Topographie et résumé de l’étape:

Distance: 33 km

Dénivelé: 165m+

Pour aller de Chartres à Illiers-Combray, on traverse les grandes plaines de la Beauce. Autour de nous ce sont des champs à perte de vue. L’itinéraire est facile car plat mais nous regrettons que bien souvent il passe par des voies voitures. Nous y avons croisé peu de véhicules mais c’était le mois d’août et malheureusement il peut suffire d’un conducteur dangereux… Pourtant ça commençait super bien: comme à l’arrivée à Chartres, le départ se fait sur une voie verte très agréable et sans voiture. Malheureusement, cela ne dure pas.

Je ne recommande donc pas cet itinéraire pour des familles mais pour nous ça allait. La route était relativement facile (merci la Beauce!) et l’on n’a pas croisé de conducteur dangereux. Par contre qui dit champs dit très peu d’ombre donc le mois d’août n’est peut être pas le mois idéal pour cette étape :p

Nous faisons une étape à Fontenay-sur-Eure à 19 km de Chartres (à peu près à mi parcours). Il y a des lacs, beaucoup plus de verdure et des endroits ou pique-niquer ainsi que des toilettes publiques.

Arrêt à la Maison Picassiette

Nous profitons d’être à Chartres pour visiter la Maison Picassiette. Tous les extérieurs de cette maison sont recouverts de morceaux de faïence formant des fresques, des monuments, des paysages colorés. Même l’intérieur est peint ou décoré de la même façon. Il s’agit d’un endroit exceptionnel que j’avais hâte de visiter et qui n’a pas été sans me rappeler le Palais idéal du Facteur Cheval.

En vous rendant vers Illiers-Cobray, vous passerez la ville de Meslay-le-Grenet. Arrêtez vous dans son église et observez les Danses Macabres, peintes sur ses murs. L’église est accessible en permanence car un sas reste ouvert et un ingénieux système d’illuminations permet d’éclairer murs et voûte.

Illiers-Combray: à la recherche du temps perdu

A Illiers-Combray nous dormons à l’Hôtel Les Aubépines en face de la gare. A l’époque, la gare était un lieu de passage. De nombreux trains s’y arrêtaient en allant à Chartres notamment ou en en partant. Aujourd’hui, c’est devenu une petite gare de province où peu de trains s’arrêtent. Dommage pour la ville qui a perdu en facilité d’accès mais tant mieux pour nos oreilles: nous n’avons pas été dérangées par le passage des trains.

Illiers Combray, c’est aussi la ville de villégiature de la famille Proust. La Tante Léonie y a une maison (qui accueille actuellement le Musée Proust) et la famille vient profiter du ‘bon air de la campagne’. La famille Proust et le petit Marcel sont souvent reçus au château de la Sinetterie, un peu plus loin, qui incitera Marcel à la contemplation et à la réflexion. C’est ici qu’il transposera ses émotions dans à la Recherche du Temps perdu en l’utilisant comme inspiration pour son château de Swann.

Les pièces ont été réaménagées par un décorateur afin de nous plonger dans l’ambiance de chez Odette et Charles Swann. De petits QR codes bien pratiques vous raconteront l’histoire de chaque pièce.

Le parc quant à lui, aurait mérité d’être un peu plus entretenu, mais révèle ses propres surprises. Une église rouge vif, apparaît derrière les broussailles. L’église de l’amour?

Enfin le château est un lieu qui vit: racheté par un écrivain franco-chinois, il a accueilli 4 artistes en résidence qui ont ébauché 4 tableaux inspirés par le lieu. Ces morceaux ont ensuite été transmis aux enfants du monde entier afin d’être complétés. Un vernissage a eu lieu au Louvre, puis une vente aux enchères. Les dessins restants sont exposés sous un hangar du Château. C’était une étape colorée et inattendue, peut-être la partie que j’ai préférée car elle montre que le lieu reste vivant!

En remontant vers le centre ville, vous pourrez admirer le superbe plafond de l’église devant laquelle un petit Marcel se repose. N’oubliez pas également de traverser les Prés Catelans qui valent eux aussi le détour!

Etape 2: Illiers-Combray ->Thiron Gardais

En visite chez Stéphane Bern

Première étape: Le Collège royal et Militaire. Racheté par Stéphane Bern alors qu’il tombait en ruine, le Collège royal et militaire a aujourd’hui retrouvé sa splendeur. Si la grande maison (où se trouvait notamment les dortoirs) ne se visite plus puisque Stéphane Bern y habite, le bâtiment des classes et le jardin ont été entièrement restaurés. Les classes sont devenues un musée  et les arbres fruitiers ont été replantés afin d’être au plus proche de l’Histoire. En effet, à cette époque, les élèves se voyaient allouer un carré. A charge à eux de le cultiver comme ils l’entendaient.

Dans le musée, une vidéo raconte la métamorphose des lieux et les surprises découvertes en cours de travaux. J’ai trouvé cela parfait pour débuter la visite!

Nous avons suivi une visite guidée du lieu qui était très intéressante et remettait bien en perspective les différents bâtiments et la fonction du lieu. Puis, profitant du fait que nous étions dimanche, nous avons pique-niqué dans le jardin en profitant de la vue.

Le dimanche pendant les grandes vacances, vous pouviez réserver en ligne un pique-nique et le manger où vous le souhaitiez dans les jardins: à une table, ou bien dans l’herbe. Même la nappe est fournie! Les produits sont locaux et délicieux: j’ai adoré! Et le pique-nique se termine par un bon thé ou café à l’ombre des arbres fruitiers 🙂 On espère qu’il rééditeront le pique-nique l’an prochain car c’est une super idée!

Nous sommes ensuite allées visiter l’abbaye puis les jardins de l’abbaye. Dans les jardins, de belles surprises nous attendaient encore: parcours sensoriel, oeuvres inattendues, ainsi qu’une très belle vue sur l’abbaye.

 

Etape 3 : Thiron-Gardais-> Nogent-le-Rotrou

Les paysages du Perche sont plus verdoyants et moins plats. C’est plus fatigant mais cela nous permet de trouver un peu d’ombre sur notre route! Nous croisons encore et toujours nos copines les vaches du coin qui paissent paisiblement au bord de la route.

Le château des Comtes du Perche est notre dernière étape, et pas des moindres!

A la frontière de la Normandie et des terres du roi de France ( à l’époque), le château domine toute la vallée et est prêt à faire face à l’envahisseur. Ce château fort entouré de douves fait faces à des époques troublées et traverse notamment la Guerre de Cent ans. Aujourd’hui les moutons y paissent paisiblement et feraient presque oublier cet aspect guerrier.

Pour l’anecdote: le château aurait pu appartenir à Victor Hugo, mais il décida finalement de ne pas l’acheter car l’intérieur est en piteux état. Finalement, c’est la Ville de Nogent le Rotrou qui le rachètera en 1950 et il entrera aux Monuments Historiques.

Meurtri par les nombreux conflits auxquels il a fait face, le donjon n’est plus qu’une coquille vide. Impossible d’y monter et difficile d’imaginer les espaces qui s’y trouvaient. Mais c’était sans compter sur l’équipe du château! Une tablette ou un casque de réalité virtuelle à récupérer à l’accueil vous permettront de vous plonger dans ce passé que vous ne pouvez plus qu’imaginer. Pour les enfants, il y a même une version chasse au trésor et pour les adultes c’est original comme audioguide! J’ai beaucoup aimé voir des reconstitutions du château à l’époque de sa splendeur.

C’est également un lieu qui vit: dans la cour, je remarque des graffitis mettant en scène des pommes. Inédit dans le parc d’un château fort! Il s’agit en fait des vestiges d’une fête qui a eu lieu le weekend précédent où le château a acceuilli des producteurs de cidres locaux ainsi que des artistes qui ont graffé sur le thème de la fête ( sur des murs mobiles évidemment!)

Enfin, un dernier mot sur l’accueil vélo: il y a des arceaux vélo à l’entrée pour accrocher son vélo si on vient de près. Et pour les personnes qui viennent de plus loin ou pour plus longtemps et ont des vélos chargés, le château ouvre ses porte afin de permettre qu’ils soient stockés à l’intérieur des murs. J’ai trouvé ça top!

L’étape en quelques mots

+ de l’étape: 

Bien balisée, itinéraire facile à suivre.

Peu de dénivelé ( la Beauce à vélo étant plutôt plate, il n’y en a qu’à l’arrivée dans le Perche).

–   de l’étape: 

pas assez de pistes cyclables/voies vertes

Peu d’ombre (la Beauce n’en offre pas, il a fallu attendre l’arrivée dans le Perche.)

 

Vous l’aurez compris, ça a encore été une étape haute en couleurs! Nous avons eu encore bien chaud (cf étape précédente) mais avons pu nous reposer au bord des rivières et des étangs. Nous avions des étapes de passage « obligatoire » avec les grands monuments situés sur notre route mais avons aussi profité de découvertes plus confidentielles. Après test, le guide jaune sur la véloscénie des éditions Glénat était super!

Merci à Eure et Loir Tourisme qui nous ont encore une fois accueillis sur leurs terres pour ce périple à vélo. Nous repartons encore des souvenirs plein la tête avec plein d’histoires à raconter!

Si vous souhaitez lire le reste de notre récit de voyage ou juste obtenir des informations sur la Véloscénie, voici les liens vers les étapes précédentes:

Jour 1 : Massy-Versailles

Jour 2: Massy-Saint Rémy les Chevreuses

Jour 3: Saint Rémy les Chevreuses – Rambouillet

Jours 4 et 5: Rambouillet-Chartres

Sur ce, je vous souhaite de bonnes balades à vélo sur les routes de France! A bientôt!